jeudi 16 novembre 2017


Une noisette, un livre

 

 

Pour l’amour de l’art

Une autre histoire des Pompidou

Alain Pompidou – César Armand


 

 



Suite au très bel hommage envers sa mère l’an dernier, Alain Pompidou signe à nouveau un précieux document, cette fois coécrit avec le jeune journaliste César Armand,  pour relater la passion de ses parents pour l’art sous toutes ses formes, de toutes les époques et de tous les avenirs.

Après une préface de Serge Lasvignes, président du Centre Pompidou, les auteurs remontent le parcours de l’ancien couple présidentiel uni par l’amour des lettres, de la musique, de la peinture. De l’art avant toute chose… art qui permettait de compenser la dureté du monde politique auquel l’un comme l’autre ont été confrontés.

Un livre à l’image d’un musée, un musée universel où tout se conjugue, à l’instar de cette citation de Paulo Coelho (p.43) cette « vie qui nous prend par surprise et nous ordonne d’avancer vers l’inconnu », on pourrait presque y ajouter ces vers de Werther « Quel trouble inconnu me pénètre »…

Il est rare que se côtoient en un seul ouvrage, la musique de Pierre Boulez, la peinture de Nicolas de Staël, les vers de Louis Aragon, la verve d’André Malraux, la magie de Maurice Béjart, puis découvrir avec le sourire une citation de Giuseppe Tomasi di Lampedusa…, le tout enveloppé de nombreuses anecdotes qui pimentent, parfois avec humour, la lecture. De nombreux paragraphes sont également consacrés à l’empreinte éternelle de Georges Pompidou : son Centre, qui ne fut hélas construit et inauguré qu’après le décès de son fondateur, mais qui a pu voir le jour grâce à la ténacité indéfectible de Claude Pompidou et de l’aide de quelques amis sincères.

Si l’ensemble n’est qu’un vaste et tendre enchantement, j’ai été subjuguée par le passage sur la fameuse fontaine Stravinsky, inaugurée en 1983, animée par les œuvres de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, ce dernier ayant illustré le poème visionnaire de Robert Desnos. C’est d’ailleurs par ces vers qu’Alain Pompidou a clôturé la présentation de son livre lors de la soirée de lancement au Centre Pompidou le 8 novembre dernier :

 « D’une place de Paris jaillira une si claire fontaine
Que le sang des vierges et les ruisseaux des glaciers
Près d’elle paraîtront opaques.
Les étoiles sortiront en essaim de leurs ruches lointaines
Et s’aggloméreront pour se mirer dans les eaux près de la Tour Saint-Jacques »

S’ajoutent, de nombreuses annexes qui permettent de compléter ce voyage culturel et historique ainsi qu’un entretien d'Hervé Mikaeloff par Alain Pompidou, en épilogue, sur la création contemporaine et les nouveaux outils technologiques, où la pensée du Commissaire d'exposition d'art contemporian pourrait se résumer, entre autres, ainsi : la technologie au service de l’artiste et non l’artiste au service de la technologie, « l’artiste restant l’artisan d’une liberté absolue »

Celui qui a été bercé dans son enfance par Homère, ne pouvait qu’offrir une fresque, un chant sur la vision d’un monde de joyaux artistiques qui scellèrent un amour de deux êtres baignés dans une odyssée de contemplation. De l’art, splendeur immortelle…

« Ô muse, conte-moi l’aventure de l’inventif » (Homère)

Alain Pompidou/ César Armand – Pour l’amour de l’art, une autre histoire des Pompidou – Editions Plon – Novembre 2017

Photo © parisladouce.com
Pour "Claude, c'était ma mère" avec l'interview d'Alain Pompidou, cliquez ici
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